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leblogdecendra2
2 octobre 2007

QUEL MONDE VOULONS-NOUS ?

Sophie_Celton

Immigration choisie, chasse aux sans-papiers, tests ADN... Un nouveau cran dans l’inhumanité est franchi. Sophie Celton, responsable de la commission Migrations du PCF, fait le point de cette triste actualité

Communistes n°279

Les mesures Sarkozy ne marquent- elles pas la fin du pacte républicain  ?

Evidemment, avec toutes les mesures du gouvernement Sarkozy, on assiste à une dérive idéologique extrêmement préoccupante et grave pour notre futur. Tous les citoyens, les démocrates en France et dans le monde sont concernés. Les lois Ceseda et aujourd’hui le projet de loi Hortefeux avec la remise en cause du regroupement familial (même si le Sénat retoque, pour l’instant, les tests ADN) et le droit d’asile dessinent notre monde. Ils mettent en place des politiques réactionnaires et xénophobes.

C’est aux antipodes de notre déclaration des droits de l’Homme et de notre pacte républicain qui se fonde sur l’égalité et les libertés individuelles. On oppose identité et biologie. Ils nous organisent un monde autoritaire et sécuritaire où l’autre est toujours l’ennemi. En cela le discours de Sarkozy à Dakar m’a profondément heurtée et a beaucoup scandalisé les Africains eux-mêmes.

Aminata Traoré l’a vraiment ressenti comme un discours post colonialiste. Elle dit : « L’Afrique n’est pas pauvre, ce sont les peuples qui sont appauvris.  » On est passé d’un colonialisme de pillage des ressources à un colonialisme de pillage des intelligences.

Des voix s’élèvent contre cette politique, dont celle du PCF. Quelle politique alternative propose-t-il ?

Fort heureusement des personnes, des associations résistent. UCIJ, RESF, appel lancé dans l’Humanité, l’initiative « migrance 2007 ».

L’horizon « des possibles » est donc d’actualité en lien avec toutes les questions sociales. Je crois que les migrations sont intimement liées à la réalité du monde actuel. On peut donc lui opposer une autre conception, basée non pas sur la rentabilité et le pillage mais sur la coopération et le développement durable. Dans l’immédiat, le PCF propose la régularisation de tous les sans-papiers, la liberté de circulation, le droit d’asile. Des propositions qu’il a formulées dans une brochure « Migrants, le monde en mouvement*  ». Avec les premiers concernés, il nous faut travailler et approfondir des réponses collectives.

On a besoin d’une confrontation populaire sur toute une série de questions souvent complexes.

Quelles mobilisations pour les prochains mois ?

Nous sommes révoltés lorsque des enfants sont détenus dans des centres de détention, lorsque des femmes se défenestrent de peur d’être emmenées ou encore lorsque des gens se suicident. L’urgence est là.

Des dates sont déjà fixées : 20 octobre, rassemblement organisé par l’UCIJ où nous sommes partie prenante ; la semaine d’action du 27 octobre nous prendrons des initiatives ; semaine de votation citoyenne en décembre ; la mobilisation autour des personnes en procès dans les prochains jours pour « délits de solidarité » comme Florimond Guimard, François Auguste et autours des maires poursuivis pour avoir organisé des votations citoyennes tel que Michel Beaumale. Des pétitions circulent.

Les élus communistes sont nombreux à organiser des parrainages de sans-papiers. Ils continuent de le faire contre un avis exprimé dans une lettre par les préfets qui leur demandent d’arrêter ces démarches politiques. Ils sont aux avant-postes pour le droit des Roms. Une véritable volonté du gouvernement de briser le mouvement politique citoyen de rébellions existent, mais il se heurte à une résistance militante très déterminée qui trouvera encore une résonance avec « Migrance 2007 » au Mali. Nous voulons donner à voir en France ce qui se passera là-bas et apporter notre pierre ici aux réponses qui s’exprimeront. Nous sommes en train d’y travailler.

Interview réalisée par Cécile Jacquet



Sans culpabiliser d'un colonialisme que je n'ai pas fait, mais sans vouloir à tout prix accueillir la terre entière sur un territoire, qui, peut-être, en fin de compte, n'est pas le mien, quelle est la demi-mesure ? La vraie forme de justice serait peut-être de rendre (ou de laisser) à César ce qui est à César. C'est-à-dire, permettre aux pays sous-développés ou en voie de développement la réelle opportunité de se développer et d'exploiter leurs richesses comme bon leur semble. Une forme de colonialisme indirect est toujours en place d'où une "riposte" du commerce équitable. Notre société occidentale est un miroir aux alouettes aux ressources qui seront amenées à disparaitre si nous n'y remédions pas. S'il doit y avoir contrôle de l'immigration, elle doit se faire dans la dignité humaine. Pas dans une sorte de code génétique qui n'a aucun respect de la vie privée. C'est dans l'information et l'accompagnement de l'étranger que doit se diriger la politique nationale. Si l'on peut comprendre qu'un émigrant doit parler, lire et écrire un minimum de français, c'est pour son insertion dans la société. Mais un être humain ne doit pas être considéré comme un vulgaire animal que l'on étiquette ou que l'on tatoue.

Croyez-vous que l'on puisse un jour voir cela ?

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