LE NON POUVOIR D'ACHAT
La chute du moral des ménages en novembre illustre les craintes des Français pour leur pouvoir d'achat, au coeur d'une intervention télévisée de Nicolas Sarkozy jeudi soir, mais est également un "signal inquiétant" pour la croissance, selon les économistes.
Pour le
PS, les Français ne verront aucun euro de plus
PARIS
(Reuters) - Le Parti socialiste a jugé que l'intervention de Nicolas Sarkozy
jeudi soir à la télévision, censée fournir des réponses sur le pouvoir d'achat,
n'aura pas rapporté un seul euro à un seul Français.
"On
attendait des annonces et on a eu des répétitions, des redites, de nouveau le
thème du travailler plus pour gagner plus", a déclaré le premier
secrétaire du PS, François Hollande.
"Ceux
qui pouvaient espérer un euro de plus, soit pour consommer, soit pour épargner,
soit pour investir (...) ils n'auront eu rien de concret, rien
d'immédiat", a-t-il dit sur France 3.
François
Hollande a rappelé que le gouvernement avait choisi de faire adopter au
Parlement en juillet ce qu'il est convenu d'appeler "le paquet
fiscal", ce qui le prive de marge de manoeuvre pour agir sur le pouvoir
d'achat.
"Les
caisses de l'Etat sont vides, mais qui a dépensé 15 milliards d'euros (...), a
donné sept milliards de cadeaux fiscaux aux plus favorisés ?," s'est-il interrogé.
"La
cigale ayant passé tout l'été à chanter, la fourmi revient et vous dit il n'y a
plus rien", a-t-il ironisé.
François
Hollande a toutefois relevé que les mesures envisagées sur le logement - lier
l'augmentation des loyers au coût de la vie et le système des cautions -
étaient de bonnes idées, avancées d'ailleurs a-t-il dit par les socialistes.
Avant la
réaction du chef du PS, le secrétaire national à l'Economie et à la Fiscalité du parti,
Michel Sapin, avait, comme lui, déploré l'absence de mesure forte susceptible
de favoriser le pouvoir d'achat.
"Les
45 minutes d'intervention du président n'auront pas rapporté un seul euro à un
seul Français", a-t-il dit.
L'essentiel
des mesures suggérées par le chef de l'Etat (monétisation des heures supplémentaires,
dérogations aux accords d'entreprise) "sont déjà en place depuis plusieurs
années et ont démontré leur inefficacité", a-t-il fait valoir.
"Depuis
six ans, l'UMP n'a en effet eu de cesse de réduire à néant les 35 heures sans
que cela soit suivi d'effets sur l'emploi et le pouvoir d'achat", ajoute
Michel Sapin.
Pour le
reste, dit-il, le président de la
République "s'en remet 'au bon coeur' des entreprises,
puisqu'elles seules décideront de l'attribution des primes ou d'augmentation du
nombre d'heures travaillées, ce à quoi la conjoncture n'incite guère".