TRAITE EUROPEEN ET PS
Le vote sur le traité européen menace à nouveau le PS
PARIS (Reuters) - Les socialistes français se sont donné
deux semaines de plus pour parvenir à une position commune sur le traité
simplifié européen, qui menace de faire ressurgir les querelles de 2005.
Plus de deux ans après le référendum sur la Constitution
européenne qui avait conduit le Parti socialiste au bord de l'implosion,
"il y a un souci majoritaire de dépasser le 'oui' et le 'non'", a
assuré mercredi le président du groupe socialiste à l'Assemblée nationale,
Jean-Marc Ayrault.
"Il faut mettre ce temps-là à profit pour rassembler
les socialistes sur une position qui ne soit pas défensive mais
offensive", a-t-il dit lors de l'émission Questions d'Info.
Mi-septembre, il avait provoqué l'émoi lors de la journée
parlementaire du PS en se prononçant pour la ratification du traité avant même
qu'il soit adopté par les Vingt-Sept. Sa "conviction personnelle" va
vers le "oui", a-t-il dit mercredi.
Dans la matinée, Bertrand Delanoë a également appelé le PS
à ratifier "sans complexe et sans état d'âme" le nouveau traité.
"S'abstenir sur ce traité reviendrait, pour les
socialistes français, à laisser le chef de l'Etat s'approprier une ligne
soutenue par toute l'Europe progressiste", a expliqué le maire de Paris
dans un communiqué, au lendemain d'un bureau national du PS consacré en grande
partie au nouveau texte.
"Ce texte offre précisément - même imparfaitement -
un cadre qui permettra d'avancer sur chacun de ces sujets, à condition que
s'exprime cette volonté politique", souligne Bertrand Delanoë, joignant sa
voix à celles de Ségolène Royal, Pierre Moscovici et Bernard Poignant qui ont
tous trois plaidé en faveur du "oui" ces derniers jours, par presse
interposée.
"PLAN B"
De son côté, depuis l'adoption du texte jeudi dernier à
Lisbonne, Jean-Luc Mélenchon multiplie les tribunes pour prôner à nouveau le
"non" et pronostique qu'il ne sera pas le seul socialiste à voter
contre le traité simplifié.
Des voix s'élèvent en outre au sein du PS pour recommander
l'abstention lors de la ratification parlementaire souhaitée par Nicolas
Sarkozy. A quelques mois des élections municipales, pas question de tomber dans
le piège du chef de l'Etat ou de faire le jeu de la droite, expliquent les
défenseurs de cette thèse.
Réclamant un nouveau référendum, Henri Emmanuelli a
suggéré mercredi que les parlementaires socialistes ne participent pas au vote
lors de la réunion du Congrès, à Versailles.
"Nous n'avons pas à accompagner M. Sarkozy quand il
piétine le suffrage universel", a fait valoir sur RTL le député des
Landes, ancien pilier du "non" socialiste lors du référendum de mai
2005.
"Notre problème ce n'est pas Nicolas Sarkozy, c'est
la relance de l'Europe qui est aujourd'hui en panne (...) Ne passons pas cette
chance", a dit Jean-Marc Ayrault, soulignant que tous les socialistes
européens sont favorables au traité simplifié.
Les "non" français et néerlandais du printemps
2005 ont conduit les pays européens à amender le texte, a-t-il estimé. "Le
plan B, c'est le nouveau traité", a-t-il ajouté, en allusion à
l'expression fétiche de Laurent Fabius pendant la campagne référendaire.