REGIMES SPECIAUX : PAS DE COMPROMIS
Matignon et l'Elysée excluent tout recul sur les retraites
PARIS (Reuters) - Le secrétaire général de l'Elysée Claude
Guéant et le Premier ministre François Fillon ont exclu samedi tout recul du
gouvernement sur le projet de réforme des régimes spéciaux de retraite, à cinq
jours de la journée de grèves et de manifestations contre cette mesure, le 18
octobre.
"Il n'y aura pas de recul possible", dit Claude
Guéant dans Le Monde de samedi, ajoutant que le chef de l'Etat est "dans
une logique d'aboutir".
Il prévoit cependant une mobilisation
"significative" le 18 octobre. Mais, ajoute-t-il, les manifestations
ne changeront rien car "la France a changé et nous sommes
déterminés".
En déplacement dans la Sarthe samedi, le Premier ministre
François Fillon a assuré que la réforme était nécessaire pour les bénéficiaires
des régimes spéciaux.
"C'est une réforme qui vise à la fois à assurer
l'égalité de traitement de tous les Français face à la retraite, mais aussi à
permettre le paiement des retraites des régimes spéciaux, qui dans 10 ou 15 ans
ne pourront pas l'être si aucune réforme n'est faite", a-t-il dit aux
journalistes.
"Elle est en cours de discussion (...) Ce dialogue
continue avant la démonstration que veulent faire les salariés des entreprises
le 18 et elle continuera après. Notre volonté est de mener à bien cette réforme
dans la concertation", a-t-il ajouté.
Le projet présenté cette semaine prévoit, point non
négociable selon le gouvernement, d'imposer aux salariés qui bénéficient
actuellement des régimes spéciaux de passer progressivement, pour bénéficier
d'une retraite à taux plein, de 37,5 à 40 années de cotisation d'ici à 2012.
Les régimes spéciaux de retraite concernent un peu plus de
1,1 million de retraités et quelque 500.000 actifs. Ils ne représentent
cependant que 6,4% du volume des pensions versées en France.
La réforme ne suffit donc pas à refinancer les retraites
en général et le gouvernement laisse entendre que la durée générale de
cotisation dans le public pourrait passer prochainement à 41 ans.
Les bénéficiaires de régimes spéciaux sont principalement concentrés à EDF, GDF, à la SNCF et à la RATP. Le gouvernement a exclu toute réforme pour certains cas très spécifiques, comme le régime des marins-pêcheurs, et promis que le régime favorable des parlementaires serait aussi réformé.
Si on s'attaquait à de véritables réformes, c'est-à-dire, aux régimes véritablement favorisés, et non pas à la France d'en bas, peut-être pourrait-on véritablement avancer. Alors, le régime des parlementaires, pas seulement une promesse ?