FMI = Fais-Moi Inventer
Strauss-Kahn choisit le FMI et renonce à ses ambitions présidentielles
Par Frédéric GARLAN
WASHINGTON (AFP) - L'ancien ministre socialiste Dominique
Strauss-Kahn renonce à ses ambitions présidentielles en s'engageant à occuper
la totalité de son mandat de cinq ans à la tête du Fonds monétaire
international s'il devait être porté à la tête de l'institution de Washington.
Les changements nécessaires dans le fonctionnement du FMI
"ne peuvent intervenir du jour au lendemain". "Cette tâche
nécessite au moins un mandat de cinq ans sur lequel je m'engage", a
déclaré M. Strauss-Kahn jeudi, lors de son audition par les gouverneurs du FMI
au siège de Washington.
M. Strauss-Kahn, un ancien ministre de l'Economie et des
Finances, était l'un des trois grands candidats à l'investiture socialiste pour
l'élection présidentielle française de mai. Les militants du PS lui avait
finalement préféré Ségolène Royal comme porte-drapeau de leur parti.
Mme Royal avait été nettement battue au second tour par
Nicolas Sarkozy.
La prochaine présidentielle aura lieu au printemps 2012,
si le calendrier normal devait être respecté. Si M. Strauss-Kahn avait voulu se
présenter à cette élection, il aurait dû quitter ses fonctions à Washington au
moins un an auparavant pour obtenir la désignation de son parti et faire
campagne.
La candidature de M. Strauss-Kahn à la tête du FMI avait
été proposée par M. Sarkozy, qui voyait en lui "un homme de qualité, qui a
une expérience et une compétence"."Dominique Strauss-Kahn et moi nous
avons les mêmes idées du FMI, je ferai campagne pour qu'il soit retenu comme
directeur général du FMI", avait souligné le président de la République en
juillet dernier.
M. Strauss-Kahn, 58 ans, jouit d'une excellente réputation
dans les milieux financiers depuis son passage comme ministre des Finances de
1997 à 1999.
Lors de son grand oral de Washington, Dominique
Strauss-Kahn a estimé que "l'existence même" du FMI, violemment
contesté par les mouvements anti-libéraux et altermondialistes était en jeu. La
tâche du futur directeur général sera "de reconstruire la crédibilité et
l'efficacité du Fonds", a-t-il relevé.
Après avoir rencontré nombre de dirigeants, en particulier
de pays en développement, lors d'un voyage de "60.000 miles" (100.000
kilomètres), l'ancien ministre français de l'Economie et des Finances s'est dit
"frappé combien l'institution se trouvait à la croisée des chemins".
"Ce qui pourrait bien être en jeu aujourd'hui, c'est
l'existence même du FMI en tant qu'institution majeure apportant la stabilité
financière au monde", a ajouté M. Strauss-Kahn, dont l'intervention a été
diffusée à la presse.
L'ancien ministre a relevé que "le mandat du FMI n'a
pas beaucoup changé" depuis sa création après la seconde guerre mondiale,
alors que le contexte est totalement différent, avec la mondialisation des
échanges. "Le FMI doit conserver un rôle central dans un contexte qui est
complètement différent de celui qui prévalait lorsqu'il a été créé",
a-t-il noté.
M.
Strauss-Kahn a affirmé aux gouverneurs du FMI qu'il "ne voulait pas être
le candidat du Nord contre le Sud ou des riches contre les pauvres. D'abord, ce
n'est pas ce en quoi je crois. Et, deuxièmement - et cela est plus important -
parce que cela signifierait que le Fonds est condamné à l'échec".
Le
FMI, c'est une grosse grosse... paye, un mandat honorifique... quand
même... Ha ! Fais-moi inventer une excuse pour fuir le PS sans trop de
remords en cette période de remous...